samedi 16 février 2008

Se méfier de ces créateurs d'éphémère...

Et il n' y a pas que quelques "défenseurs" de la planète qui profitent du créneau.Il y a un grande marque de jeans qui va lancer prochainement sur le marché des jeans "bio",car "elle a senti chez les jeunes consommateurs une préoccupation forte pour la préservation de la planète..." osent-ils écrire !
Personne,et surtout pas les jeunes,ne voient le tour de passe-passe,la supercherie,car l'attrait des fringues,du changement,de la couleur,du nouveau,du "très tendance", est tel pour les consommateurs qu'ils ne distinguent même pas la tromperie initiée par ces pseudo-défenseurs de la planète.

Certes on trouve ici ou là quelques "créateurs" qui proposent de rafistoler plusieurs vêtements d'occasion pour en faire un nouveau,mais ceci s'apparente plus à un détournement de "tendance" qu'à un réel souci de ne plus tomber dans le gaspillage vestimentaire.

En effet,le problème n'est PAS de produire des fringues à partir de coton "bio" ou des chaussures bio à partir de bambou (parce qu'il pousse très vite... ),mais de ne PLUS produire ces produits qui ne vivront que l'espace d'une mode !

Le point crucial consiste à limiter au maximum,voire de supprimer la course folle vers le plus de fringues,plus de chaussures,plus de babioles,plus d'objets fantaisie en plastique,plus d'accessoires de toutes sortes,etc.
La vigilance exigerait de se méfier de ces Tartuffe du textile bio ou alternatif.L'objectif étant pour eux de vendre encore et toujours plus ,et bien évidemment au mépris de la planète.

Même P.MANDELSON, le commissaire européen chargé de défendre les intérets européens contre les exportations massives chinoises ne songe même pas à évoquer l'effet catastrophique environnemental.Pour lui,il s'agit de faire du commerce,c'est tout:

"La Chine est parvenue à réaliser 5% du commerce mondial et à représenter 5% du PIB mondial dans un délai incroyablement bref. Si les taux de croissance actuels de la Chine et de l’économie mondiale se maintiennent, il est probable qu’en 2030, la part de la Chine atteindra environ 15%. La Chine dépassera les États-Unis pour devenir le second exportateur mondial après l'Europe. Selon certaines estimations, la Chine produira la moitié du textile dans le monde
La Chine est en train de bouleverser notre approche de la production européenne ou même de l'intérêt économique européen. La France et l'Italie sont les deux principaux producteurs de textiles et de vêtements en Europe. Ces pays comptent également parmi les principaux importateurs européens de vêtements et de textiles en provenance de Chine précisément parce qu’ils sont les premiers producteurs européens de vêtements et de textiles. On peut et on doit donc se demander: que veut-on dire lorsque l'on déclare que les exportations chinoises à bas prix menacent les modes de subsistance européens?
Mes questions suivantes ont trait à la réaction de l'Europe vis-à-vis de la Chine. Quelle incidence la Chine va-t-elle avoir sur les secteurs traditionnels de l'économie européenne ? Quels États membres seront les plus affectés? À quoi faut-il s’attendre en matière d’emploi? Quelles sont les conséquences pour les taux d’intérêt, les prix de l’énergie, les prix des produits de base et pour l’euro? Quelles sont les conséquences pour nos exportations, notre technologie, nos marques commerciales - notre approche générale de la chaîne d’approvisionnement européenne" (discours du 7.7.2006 , European Commission)

On voit bien à ces déclarations que le personnage le plus influent au niveau européen,et mandaté par ses pairs,ne se pose même pas la question cruciale du coût environnemental,de l'impact de ces importations chinoises sur la planète,sur l'effet de serre !

On reste confiné dans un mode de petit commerçant qui n'a d'autre ambition que de faire des bénéfices,et de vivre de son petit commerce sans se soucier des conséquences catastrophiques pour l'environnement !

Il faut abandonner le schéma économique traditionnel,il est temps de poser la question de la préservation de la planète,c'est pourquoi il faut sortir des "modes et tendances" qui ont donné naissance à la civilisation du gâchis pour entrer dans la civilisation du sélectif et du durable.

A ce jour,à ma connaissance, aucun vrai écologiste ou véritable défenseur de la planète, n'a osé aborder la question,tant celle-ci est explosive,voire taboue,car elle touche le coeur même du relationnel dans nos sociétés riches "civilisées".

Supprimer la mode vestimentaire pourrait soulever autant de passions que de tenter d'aborder par ex.la question de la virginité ou de l'abstinence sexuelle chez les adolescents dans nos sociétés "libérées" !

N.HULOT,dans ses "10 objectifs",D.VOYNET dans son programme présidentiel, pourtant écologistes de renom,pour ne citer que les plus connus, n'abordent pas le sujet.
Yann ARTHUS-BERTRAND non plus,bien qu'il fasse un effort pour s'adresser directement à ces fameux "clones" qui fleurissent d'abord dans les écoles...

(à suivre...)

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